Pour traiter l’hypermétropie, il existe aujourd’hui une gamme étendue de techniques chirurgicales. Selon la puissance du trouble visuel, les caractéristiques du patient et ses activités, il peut s’agir de modifier la courbure de la cornée au laser ou bien de mettre en place une lentille artificielle, de manière purement additive (implants Phake) ou en remplacement du cristallin. Dans tous les cas, les pourcentages de complications rapportés sont extrêmement bas et ne dépendent pas de la technique opératoire mise en œuvre.
Correction de l’hypermétropie au laser
Pour traiter l’hypermétropie, Lasik et PKR constituent aujourd’hui les deux principales techniques. Elles mettent en jeu un laser Excimer, pour augmenter par photoablation le rayon de courbure de la cornée au niveau de sa couche intermédiaire, le stroma. Ce sont des interventions courtes, de 30 minutes au maximum, même lorsque les deux yeux doivent être opérés. Elles ont lieu en mode ambulatoire après introduction dans l’œil de gouttes anesthésiantes.
Le choix entre ces deux méthodes se fait après un bilan préopératoire minutieux et aussi en fonction des activités professionnelles et sportives pratiquées par le patient. En l’absence de contre-indications, le Lasik est préféré à la PKR, car il permet une récupération visuelle plus rapide et des suites opératoires plus légères. Grâce à cette technique, même les hypermétropies fortes, jusqu’à 6 dioptries (D), peuvent être corrigées.
Les implants pour la correction de l’hypermétropie
Si les méthodes laser sont généralement considérées en première intention, il peut néanmoins arriver que le patient présente des contre-indications à ce type de traitement, comme une cornée trop fine. Dans ce type de cas, il est alors possible d’avoir recours à la pose de lentilles artificielles pour corriger l’hypermétropie du sujet.
Les implants Phake sont ceux introduits dans la chambre oculaire postérieure, espace situé derrière l’iris et devant le cristallin. Ils permettent de corriger les hypermétropies de puissance inférieure à 10D. Chez d’autres patients, il est préférable d’extraire le cristallin puis de procéder à son remplacement par une lentille artificielle. C’est en particulier le cas quand la profondeur de la chambre oculaire postérieure est insuffisante pour y poser un implant Phake, mais aussi chez les individus de plus de 60 ans atteints de cataracte ou chez qui l’opacification du cristallin est imminente.
Traitement chirurgical : quels risques ?
Toutes techniques de chirurgie réfractive confondues, méthodes au laser ou pose d’implants, le taux de complications per-opératoires est de l’ordre de 0,3 à 1%, 1 à 2% pour les complications post-opératoires (chiffres de l’Agence Nationale d’Accréditation et d’Evaluation en Santé). De plus, il convient de souligner que ces chiffres incluent une grande majorité de complications légères et bien résolues.
Par ailleurs, ces taux sont globalement homogènes quel que soit le défaut visuel à corriger. Ainsi, ils sont aussi applicables à la prise en charge chirurgicale de l’hypermétropie qui ne doit donc pas être considérée comme un traitement risqué, et ce quelles qu’en soient les modalités.