Bilan préopératoire en chirurgie réfractive
En chirurgie réfractive, c’est en premier lieu le choix d’une technique opératoire parfaitement adaptée au patient qui détermine le succès du traitement. Pour cela, un bilan préopératoire minutieux doit être réalisé, en prenant en compte le mode de vie du sujet, ses antécédents médicaux et l’ensemble des résultats d’une série d’examens.
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Examens avant une chirurgie réfractive
Le parcours préopératoire en chirurgie réfractive est essentiel pour assurer le succès de l’intervention. Il se compose notamment d’un entretien approfondi entre le patient et le praticien. Au cours de celui-ci, le médecin se renseigne sur d’éventuels facteurs de contre-indication : grossesse, maladie auto-immune, trouble visuel non stabilisé, herpès oculaire, maladie oculaire évolutive etc. Le mode de vie du patient fait aussi partie des aspects à prendre en compte. Ainsi, les professions à risque ou les sports présentant un risque accru de traumatisme oculaire, interdisent la pratique de certaines méthodes opératoires.
Outre cet entretien primordial, une batterie d’analyses doit être réalisée, certaines étant systématiques et d’autres spécifiques au type d’intervention envisagée. Là encore, elles ont pour but de détecter d’éventuelles contre-indications à certains traitements et de permettre de choisir la technique opératoire la plus adaptée à chaque patient. Les résultats de ces tests sont en général valables pendant 6 mois, durée après laquelle un nouveau bilan doit être réalisé si l’intervention n’a pas été effectuée entre-temps.
Étude du défaut visuel : identification et quantification à l’autoréfractomètre
L’identification du ou des défauts visuels du patient (myopie, hypermétropie, astigmatisme, presbytie) est essentielle. Il en est de même pour la détermination précise du degré de correction que devra apporter l’intervention. Cette étape du bilan préopératoire inclut la mesure de la puissance des verres correcteurs portés (lunettes ou lentilles) ainsi que la mesure de l’acuité visuelle de chaque œil avec et sans correction. Il est aussi fréquemment nécessaire de mesurer le pouvoir de réfraction « vrai » de l’œil, sans accommodation du cristallin, grâce à l’utilisation de collyres cycloplégiques à l’effet « paralysant ». Dans certains cas, notamment lorsque c’est une correction différente pour chaque œil qui est envisagée au terme du traitement, la détermination de l’œil dominant doit aussi être réalisée.
Examen à la lampe à fente
La lampe à fente ou « biomicroscope » permet d’examiner les différentes structures oculaires et périoculaires, des plus externes jusqu’à la rétine, la plus profonde. Le but est notamment d’évaluer l’état de la cornée et de s’assurer de l’absence de pathologies à ce niveau. Le cristallin fait aussi l’objet d’une observation détaillée, en particulier pour détecter une cataracte débutante, de même que la rétine et le nerf optique (« fond d’œil »).
Topographie cornéenne
L’établissement d’une topographie cornéenne se fait grâce à un topographe. Il s’agit d’établir une véritable carte de la cornée, de ses reliefs et de son épaisseur. Le résultat de cet examen représente l’ensemble de la surface cornéenne où les couleurs chaudes correspondent à des surélévations alors que les couleurs froides traduisent l’existence de dépressions. Le but est de s’assurer d’une épaisseur de cornée suffisante pour pratiquer certaines interventions, comme un traitement laser de type Lasik et de détecter un possible kératocône débutant, contre-indication absolue à toute intervention de chirurgie réfractive.
Étude de la résistance cornéenne
Il s’agit d’un examen fréquemment réalisé quand une intervention laser de type Lasik est envisagée. L’objectif est alors de mesurer la résistance et l’élasticité de la cornée grâce à un tonomètre, pendant la projection d’un jet d’air à sa surface.
Examen abérrométrique
L’examen abérrométrique permet d’évaluer l’ensemble du processus de la vision, de la pénétration des rayons lumineux dans l’œil, en passant par leur réfraction par la cornée et le cristallin, jusqu’à la qualité de l’image rétinienne. Le principe est de projeter dans l’œil un front d’ondes et de mesurer son taux de déformation lorsqu’il atteint le plan rétinien. L’intérêt est de pouvoir détecter des aberrations optiques non corrigeables par le port de verres correcteurs (lentilles ou lunettes) et qui nécessitent alors une adaptation encore plus personnalisée de l’intervention envisagée. Le résultat de l’examen est un score appelé RMS (« Root Mean Square ») qui, lorsqu’il prend des valeurs anormalement élevées, peut par ailleurs alerter sur la présence d’une anomalie débutante, cataracte ou kératocône notamment.
Consignes à respecter avant le bilan préopératoire d’une chirurgie réfractive
Les consignes à respecter avant le bilan préopératoire concernent principalement le port prolongé de lentilles de contact qui peut modifier la surface oculaire et donc biaiser les résultats des mesures. Ainsi, le port de lentilles souples doit être interrompu 48 heures avant le bilan préopératoire. L’utilisation de lentilles rigides doit pour sa part être arrêtée 15 jours avant la réalisation des différentes analyses.
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Cette page a été rédigée par le Docteur Camille Rambaud, ophtalmologue à Paris et spécialiste de la chirurgie réfractive.
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