Pour traiter la presbytie, le principe de la monovision est de dédier l’œil dominant à la vision lointaine et l’œil dominé à la vision proche. Comme de nombreuses techniques de chirurgie réfractive, le Lasik permet la mise en place d’un tel système. Il faut cependant de quelques jours à quelques semaines pour que le cerveau s’y adapte et soit à même d’interpréter correctement les informations reçues, pour que la vue soit nette quelle que soit la distance d’observation.
La monovision : qu’est-ce que c’est ?
Jeunes, les deux yeux peuvent accommoder. Cela signifie qu’ils sont capables de faire la mise au point, pour s’adapter à la distance d’observation, ce qui assure une vision nette quelle que soit celle-ci.
L’accommodation est rendue possible grâce au cristallin. Cette lentille naturelle peut en effet se bomber davantage, ce qui augmente son pouvoir de convergence, pour voir de près. Mais, la presbytie, qui se déclenche en moyenne vers le milieu de la quarantaine, correspond à une baisse du pouvoir d’accommodation, parce que le cristallin se rigidifie et a de moins en moins la capacité de se déformer.
Aucune intervention de chirurgie réfractive ne peut restaurer le pouvoir d’accommodation de l’œil. Mais, pour pallier la presbytie, une technique particulière permet de contourner le problème. C’est la « monovision » ou « bascule », qui consiste à affecter l’œil dominant à la vision lointaine, et l’œil dominé à la vision proche.
Le cerveau doit alors apprendre à trier les informations reçues, pour que la vue soit nette de près comme de loin.
Lasik et monovision
La monovision est une stratégie opératoire qui s’applique à bien des techniques chirurgicales. Il est par exemple possible de mettre en place une monovision chez le patient traité par chirurgie du cristallin, en insérant des implants de pouvoir correcteur différent pour chaque œil.
Le Lasik permet aussi la mise en place d’une monovision chez les patients atteints de presbytie. Cette technique met en jeu l’utilisation d’un faisceau laser Excimer, qui permet de remodeler la courbure de la cornée par photoablation.
Ainsi, en accentuant le rayon de courbure de cette lentille naturelle, le chirurgien peut en accentuer le pouvoir de réfraction. A l’inverse, en l’aplatissant, il diminue le pouvoir de convergence cornéen. C’est en jouant sur des modifications de courbure différentes d’un œil à l’autre, parfois même en en traitant un seul, que le praticien peut mettre en place une monovision chez le patient opéré.
Le Lasik est connu pour assurer une récupération visuelle extrêmement rapide, en quelques jours au maximum, par exemple lorsqu’il s’agit de traiter une myopie relativement légère. Si cet avantage est réel, l’installation d’une monovision par photoablation cornéenne fait néanmoins parties des cas où la récupération visuelle prend davantage de temps, car, comme expliqué plus haut, elle va nécessiter une phase d’apprentissage de la part du cerveau.
Or, cette neuro-adaptation prend du temps, quelques jours à quelques semaines selon les patients. Il est ainsi assez classique que certains d’entre eux éprouvent une légère gêne les premiers temps, notamment pour distinguer correctement les objets lointains.
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