Lasik et myopie
Le Lasik est une technique de chirurgie réfractive au laser qui permet de prendre en charge de nombreux troubles de la vision en modifiant le rayon de courbure de la cornée. Représentant plus de 90% des interventions réalisées, il s’agit aujourd’hui de la méthode phare pour le traitement de la myopie.
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Traitement de la myopie au Lasik : principes et objectifs
Quand ils pénètrent dans l’œil, les rayons lumineux traversent la cornée. Cette lentille naturelle permet de modifier la direction de la lumière. Il s’agit du phénomène de réfraction, dont les 2/3 sont assurés par la cornée, le cristallin étant ensuite en charge du tiers restant. Le but de la réfraction est que les rayons lumineux viennent se focaliser exactement à la surface de la rétine. C’est en effet là que doit se former l’image pour une vision parfaite, avant transmission d’un signal nerveux au cerveau qui se charge de l’analyser.
Mais, chez les myopes, l’image se forme en avant de la rétine et les patients concernés voient flou de loin. Ce trouble visuel tient en une mauvaise adéquation entre la courbure cornéenne et la distance que la lumière doit parcourir dans l’œil pour atteindre la rétine. C’est notamment le cas quand les patients présentent un œil trop long ou que la cornée est trop courbée.
Le Lasik est une méthode de chirurgie réfractive qui permet la prise en charge de la myopie. Le principe est de modifier la courbure de la cornée pour l’aplanir, en procédant à une photoablation du stroma (couche cornéenne centrale) par utilisation d’un laser dit « laser Excimer ».
Traitement de la myopie : à qui s’adresse le Lasik ?
Le Lasik permet de traiter les myopies légères (-1 à -3 dioptries), moyennes (-3 à -6D) et certaines myopies fortes (au-delà de -6D). Cette intervention nécessite néanmoins une épaisseur cornéenne suffisante. En effet, après traitement au laser, l’épaisseur résiduelle doit être au minimum de 300 micromètres, valeur à comparer aux 500 micromètres généralement rencontrés avant intervention. Or, plus le degré de correction à apporter est important, plus le stroma devra être aminci.
Ainsi, les patients ne présentant pas une cornée suffisamment épaisse pour être travaillée afin d’apporter la correction nécessaire doivent être orientés vers un autre type de chirurgie. La PKR, autre méthode laser, constitue alors souvent une alternative intéressante.
Avant le Lasik
Le bilan préopératoire est essentiel, notamment dans les cas de myopie forte. Le but est notamment de détecter toute contre-indication (kératocône, fragilité cornéenne éventuelle, épaisseur insuffisante de la cornée…). L’objectif des analyses réalisées est aussi de déterminer le degré de correction exact à apporter. Enfin, le praticien interroge le patient sur ses antécédents médicaux, son activité professionnelle et les sports qu’il pratique.
Comment se déroule une intervention Lasik ?
Le Lasik en pratique
Aucune hospitalisation n’est nécessaire : une intervention au Lasik se déroule en mode ambulatoire et le sujet opéré peut rentrer chez lui dans la journée. L’anesthésie est locale, assurée par l’instillation dans l’œil de gouttes spécifiques. Il s’agit d’une intervention rapide, qui dure environ 20 minutes, même lorsque les 2 yeux sont opérés le même jour.
Déroulement d’une intervention Lasik
Au début de l’intervention, pour se donner accès au stroma, le praticien commence par découper dans l’épithélium cornéen une petite fenêtre qui reste attachée par l’un de ses bords avant d’être basculée sur le côté. Historiquement, la découpe de ce volet stromal était réalisée manuellement, en utilisant un kératome. De nos jours, un premier faisceau laser (« Femtoseconde ») est utilisé pour cela. L’intérêt est de minimiser les contacts mécaniques avec les structures oculaires, d’augmenter la précision du geste et de réduire l’épaisseur du volet en question.
Ensuite, le laser Excimer est utilisé pour réaliser la photoablation nécessaire à la correction de la myopie. Cette étape est entièrement automatisée, pilotée informatiquement, après que le praticien ait rentré dans le système toutes les données nécessaires, recueillies au cours de la phase préopératoire. Les mouvements de l’œil du patient sont compensés automatiquement par un système « eye tracker », gage de sécurité et d’efficacité supplémentaire.
En fin d’intervention, le volet stromal est basculé pour reprendre sa position initiale.
Suites et suivi post-opératoire du Lasik
- Sans parler de réelle douleur, il est normal de ressentir une gêne dans les heures qui suivent l’intervention,
- La protection mécanique de l’œil est impérative la nuit la première semaine et le patient doit absolument éviter les frottements,
- Le traitement post-opératoire est prescrit pour 7 jours. Il est classiquement constitué de collyres anti-inflammatoires et antibiotiques,
- La première visite de contrôle a lieu dans les jours qui suivent l’intervention,
- Enfin, il est conseillé de se reposer au moins le premier jour et la reprise des activités est guidée par le médecin.
Résultat
La récupération est extrêmement rapide, souvent effective en quelques heures, et l’effet final de l’intervention est observé au plus tard en 2 ou 3 mois, mais le plus souvent après seulement quelques jours.
Certaines études montrent que près de 95% des patients jugent le résultat très satisfaisant. Plus de 98% des myopies légères sont totalement corrigées, avec une indépendance totale vis-à-vis des lunettes ou des lentilles. Ce pourcentage reste élevé (90%) dans les cas de myopies intermédiaires. Pour la fraction infime de patients non totalement satisfaits, d’éventuelles sous-corrections ou sur-corrections (plus rares) sont facilement prises en charge par une intervention secondaire 2 ou 3 mois plus tard.
Cas particulier : la myopie forte
Dans les cas de myopie forte, 80% des patients opérés bénéficient d’une correction totale, avec suppression du port de verres correcteurs. C’est dans ce groupe de sujets là que le risque de sous-correction est le plus important. Une intervention secondaire reste toujours envisageable après quelques mois pour y remédier.
Néanmoins, notamment lorsqu’il s’agit de myopies au-delà de -12D, le Lasik est concurrencé par la pose d’implants. Selon les patients, il peut alors s’agir d’implants Phake ou cristalliniens. Les premiers sont introduits en avant ou en arrière de l’iris. Pour leur part, les seconds sont mis en place après extraction du cristallin.
Risques et complications du Lasik
Les complications sont rarissimes après traitement de la myopie au Lasik. Lorsqu’elles surviennent, elles consistent souvent en des infections. Mais, dans la majeure partie des cas, les seuls désagréments observés correspondent à une sensibilité à la lumière légèrement accrue ou à l’apparition d’une sécheresse oculaire. Ces phénomènes sont momentanés dans l’immense majorité des cas.
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Cette page a été rédigée par le Docteur Camille Rambaud, ophtalmologue à Paris et spécialiste de la chirurgie réfractive.
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