Zoom sur le LASIK
Le Lasik est une technique de chirurgie réfractive qui, en resculptant la cornée à l’aide d’un faisceau laser, permet de corriger de nombreux troubles de la vision (myopie, astigmatisme et hypermétropie). C’est l’intervention de chirurgie réfractive la plus pratiquée, précise et efficace, elle permet une récupération post-opératoire rapide.
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Lasik : principes et objectifs
Deux lentilles naturelles, la cornée et le cristallin, ont pour rôle de focaliser les rayons lumineux à la surface de la rétine. Là, des cellules photoréceptrices permettent ensuite de transmettre le signal au cerveau, via le nerf optique. C’est le phénomène optique de réfraction qui est à la base de ce processus : la direction des rayons lumineux qui pénètrent dans l’œil est modifiée lorsqu’ils traversent la cornée puis le cristallin.
La cornée assure environ les 2/3 du pouvoir réfractif de l’œil. Elle est normalement de forme hémisphérique, présentant une courbure régulière et parfaitement adaptée à la distance que la lumière doit ensuite parcourir pour atteindre exactement la surface du plan rétinien. Mais, chez certains patients, le rayon de courbure cornéen n’est pas suffisant ou, au contraire, trop important, dans les deux cas, non adapté à la longueur de l’œil.
L’image se forme alors en avant de la rétine (myopie) ou trop en arrière de celle-ci (hypermétropie). Chez d’autres sujets, une cornée irrégulièrement courbée induit l’astigmatisme, quand différents éléments d’une même image se forment dans des plans différents.
Le Lasik est une technique de chirurgie qui permet de prendre en charge ces différents défauts. Le principe est de modifier la forme de la cornée par photoablation, à l’aide d’un faisceau laser (laser Excimer). Plus précisément, c’est au niveau du stroma cornéen, couche centrale de la cornée qui représente 90% de son épaisseur, qu’est appliqué le laser.
A qui s’adresse le Lasik ?
Le Lasik permet de corriger la myopie de 0 à -9 dioptries (D), l’hypermétropie et l’astigmatisme de 0 à +6D, l’astigmatisme de 0 à +6 dioptries, ainsi que la presbytie.
S’il s’agit de l’intervention de chirurgie réfractive la plus fréquemment réalisée, il existe cependant des contre-indications.
Elles concernent en particulier les patients présentant une cornée d’épaisseur insuffisante (moins de 500 micromètres) ou des troubles réfractifs trop importants.
Les sujets atteints de kératocône, pathologie évolutive sous l’effet de laquelle la cornée prend une forme conique, doivent aussi être écartés du protocole, tout comme ceux souffrant de sécheresse oculaire sévère.
Enfin, la pratique de sports violents ou les activités professionnelles qui induisent un risque accru de choc oculaire, doivent aussi conduire à orienter le patient sur une autre technique opératoire, notamment la PKR. En effet, le Lasik nécessite de découper dans l’épithélium cornéen, couche la plus externe, au-dessus du stroma, une petite fenêtre (« volet stromal ») qui est remise en place en fin d’intervention. Ce geste opératoire fragilise la cornée et n’est donc pas adapté à tous les patients.
Avant le Lasik
Avant une intervention de chirurgie réfractive, le bilan préopératoire revêt une importance capitale.
Au cours de celui-ci, le praticien interroge le patient sur ses antécédents médicaux ainsi que ses activités sportives et professionnelles.
Différentes analyses sont par ailleurs réalisées, pour détecter une éventuelle fragilité cornéenne, une épaisseur insuffisante ou encore un kératocône.
La détermination du degré de correction exact à apporter est aussi essentielle. Elle nécessite souvent une mesure après application d’un collyre cycloplégique. Celui-ci a la propriété de paralyser momentanément le cristallin, l’empêchant ainsi de jouer son rôle normal d’accommodation. Cela permet de mesurer le pouvoir de réfraction « vrai » de la cornée, sans que les analyses ne soient biaisées.
Comment se déroule une intervention Lasik ?
Le Lasik en pratique
Une intervention de chirurgie réfractive au Lasik se déroule en mode ambulatoire, sans aucune hospitalisation nécessaire. L’anesthésie, locale, se fait par instillation de gouttes spécifiques. Au total, l’opération ne dure pas plus d’une trentaine de minutes, même lorsque les deux yeux sont traités le même jour.
Déroulement d’une intervention Lasik
Après anesthésie, la première étape consiste pour le praticien à se donner accès au stroma cornéen. Cela se fait en découpant dans l’épithélium cornéen un petit capot qui reste attaché par l’un de ses côtés et est simplement basculé pour fournir l’accès nécessaire. La découpe de ce volet stromal peut être réalisée manuellement, à l’aide d’un kératome, sorte de micro-bistouri. Mais la tendance actuelle consiste de plus en plus à utiliser un premier faisceau laser (laser Femtoseconde) pour cette étape initiale. L’intérêt est notamment d’éviter tout contact mécanique avec les structures oculaires.
Après découpe du volet stromal, le laser Excimer est appliqué au niveau du stroma cornéen. Cette étape est entièrement automatisée, le laser étant piloté par un système informatique dans lequel ont préalablement été rentrés l’ensemble des paramètres nécessaires. La sécurité est par ailleurs renforcée grâce à un système qui prend en compte les éventuels mouvements de l’œil au cours de l’intervention (« eye tracker »).
En fin d’opération, le volet stromal est rebasculé pour reprendre sa position initiale et le chirurgien met en place une lentille pansement.
Suites et suivi post-opératoire du Lasik
Le Lasik est une intervention globalement indolore, même si une gêne, comme une sensation de corps étranger dans l’œil, est quasiment systématique les premières heures.
Considéré par l’Assurance Maladie comme une opération de confort, le Lasik ne donne lieu à aucun arrêt de travail. Il est néanmoins conseillé d’observer une période de repos de 1 ou 2 jours.
La première semaine, le patient doit impérativement éviter de se frotter les yeux. Une coque protectrice doit par ailleurs être apposée la nuit sur l’œil opéré.
Le traitement prescrit (collyres antibiotiques et anti-inflammatoires pendant 1 semaine) doit être suivi à la lettre et les rendez-vous de suivi post-opératoires sont essentiels, le premier ayant lieu dès le lendemain de l’opération.
Il faut attendre au moins 7 jours avant de reprendre une quelconque activité physique, 1 mois pour celles qui présentent un risque de choc oculaire.
Le patient doit aussi éviter de mettre la tête sous l’eau au cours des 3 premières semaines.
Résultat
Le résultat final, remarquable dans l’immense majorité des cas, est obtenu quelques jours ou quelques semaines après l’intervention. Cela dépend des caractéristiques du patient et du degré de correction plus ou moins élevé que devait apporter le traitement.
Si nécessaire, une intervention secondaire peut être réalisée quelques mois après la première, pour venir peaufiner l’effet du traitement initial.
Risques et complications du Lasik
Le Lasik est une opération courante. Environ 150 000 patients sont traités en France chaque année, plus d’un million aux Etats-Unis. Les complications sont rarissimes. Le plus souvent, les seuls désagréments ressentis sont momentanés, sécheresse oculaire et légère sensibilité à la lumière en particulier.
Rendez-vous avec le Dr Rambaud
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Cette page a été rédigée par le Docteur Camille Rambaud, ophtalmologue à Paris et spécialiste de la chirurgie réfractive.
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