En savoir plus sur la myopie
S’ils voient bien de près, la vision lointaine des patients myopes est floue. Cette affection, extrêmement répandue, peut être prise en charge par le port de verres correcteurs, une intervention de chirurgie réfractive au laser ou la pose d’implants adaptés.
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Chirurgie réfractive
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Qu’est-ce que la myopie ?
Lorsque des rayons lumineux traversent une lentille convergente, leur direction est modifiée, ils sont « réfractés », et se rejoignent tous en un même point appelé « foyer ». La distance focale est celle qui sépare le centre de la lentille et le foyer. La cornée et le cristallin sont les deux lentilles convergentes de l’œil. Lorsque celui-ci fonctionne parfaitement, le foyer est localisé exactement à la surface de la rétine.
Mais, chez les patients myopes, cela n’est pas le cas : les rayons lumineux se rejoignent en avant du plan rétinien. Autrement dit, la distance focale du couple cornée-cristallin est trop courte par rapport à la longueur de l’œil et les sujets atteints voient bien de près mais mal de loin.
En France, au moins 40% de la population est myope, dont 50% des individus âgés de 10 à 39 ans.
Causes de la myopie
La myopie est fréquemment d’origine génétique. Selon certaines études, avoir des parents myopes augmente d’un facteur 7 le risque d’être atteint de cette affection.
Mais, certains facteurs environnementaux sont aussi des causes potentielles, en particulier chez les enfants. Il s’agit notamment de l’exposition de plus en plus importante à la lumière d’écrans (tablettes, téléphones, ordinateurs…). Le manque d’activités extérieures peut aussi parfois être incriminé. A ce sujet, l’une des explications avancées est une carence en dopamine, substance dont la production est normalement induite par la lumière naturelle, et qui évite une croissance oculaire trop importante.
Enfin, le diabète, la cataracte, une grossesse, peuvent aussi provoquer une myopie en modifiant la forme du cristallin. On parle alors de « myopie d’indice ».
Symptômes de la myopie
La myopie est souvent détectée dès l’enfance, pendant la scolarité, lorsque le sujet ne peut pas déchiffrer ce qui est écrit au tableau. Plus généralement, les symptômes les plus courants sont une vision lointaine floue, des maux de tête, une sensibilité accrue à la lumière ou encore des difficultés à conduire de nuit. Enfin, les patients myopes lisent généralement de très près. Plus le degré de myopie est important, plus cette distance de lecture diminue.
Diagnostic et examens
C’est chez un ophtalmologue qu’est réalisé le diagnostic. Les différents examens pratiqués permettent de déterminer le degré de myopie. Il est caractérisé par un nombre de dioptries (D), équivalent à l’inverse de la distance à laquelle un objet peut être observé nettement. Ainsi, un myope qui voit net à 0,25 mètre (25 centimètres) est affecté d’une myopie de 4D (1/0,25). Une myopie inférieure ou égale à 3D est considérée comme faible. Entre 3 et 6D on parle de myopie intermédiaire. Elle est dite forte lorsqu’elle est supérieure à 6D.
Myopie : traitement
Quelle évolution sans traitement ?
Non traitée, notamment chez l’enfant, la myopie peut progresser et s’aggraver. Le développement de l’œil peut par ailleurs se faire de manière anormale (amblyopie). D’autres complications graves sont aussi possibles : cataracte, glaucome ou décollement de la rétine en particulier.
Traitement médical
Pour rectifier le pouvoir de convergence de l’œil trop élevé, le port de lunettes ou de lentilles de contact est une solution souvent pratiquée, en particulier parce qu’elle est prise en charge par l’Assurance Maladie.
Il peut parfois arriver que les verres prescrits soient trop puissants et aboutissent à une sur-correction à l’origine de céphalées, dues à l’effort d’accommodation permanent que doit produire le patient. Il convient alors de revoir l’ophtalmologue afin qu’il procède à des ajustements de la correction initialement apportée.
Moins connue, l’orthokératologie peut parfois constituer une solution intéressante. Le principe est alors de porter la nuit des lentilles flexibles qui aplatissent la cornée. L’effet est durable pendant plusieurs heures après le réveil, permettant au patient de se passer de verres correcteurs.
Traitement par chirurgie laser
Pour les patients qui souhaitent s’affranchir du port de verres correcteurs, la chirurgie réfractive au laser offre une voie de prise en charge sûre et efficace si la myopie est stabilisée.
Il existe pour cela 2 types de méthodes.
Le premier consiste à venir modifier la courbure de la cornée, pour l’aplatir, en procédant à une photoablation des tissus par utilisation d’un laser Excimer. Lorsque cette option est choisie, selon ses caractéristiques et ses activités sportives et professionnelles, le patient est orienté vers la technique Lasik ou celle dite PKR.
La méthode Smile, qui met aussi en jeu un laser, se base sur un principe différent. Dans ce cas, il s’agit en effet de découper dans la cornée une lenticule qui est ensuite retirée pour apporter la correction nécessaire. Les caractéristiques (épaisseur, forme) de ce fragment à retirer dépendent du degré de correction optique à apporter.
Pose d’implants pour la prise en charge de la myopie
Chez certains patients, les techniques laser ne sont pas applicables, soit parce qu’ils présentent des contre-indications, soit parce que le degré de correction à apporter est trop élevé.
Dans ces cas-là, la pose d’implants Phake, le plus souvent en arrière de l’iris et devant le cristallin peut parfois être conseillée. L’intérêt de cette chirurgie est qu’elle est purement additive : aucune structure oculaire n’est retirée et l’intervention est réversible.
Dans d’autres cas, en particulier lorsque le cristallin du patient est atteint par une autre affection (cataracte ou presbytie), il est souvent recommandé de procéder à son ablation et de le remplacer par un implant qui apportera la correction nécessaire tout en prenant en charge un éventuel défaut de vision associé.
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POSER UNE QUESTION AU DOCTEUR RAMBAUD
Cette page a été rédigée par le Docteur Camille Rambaud, ophtalmologue à Paris et spécialiste de la chirurgie réfractive.
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