En savoir plus sur la presbytie
De manière inéluctable, sous l’effet du vieillissement, tous les individus commencent à devenir presbytes aux alentours de 45 ans et, à des degrés divers, rencontrent des troubles de la vision proche. La prise en charge peut alors se faire grâce à des verres correcteurs, une intervention de chirurgie au laser ou la pose d’implants.
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Qu’est-ce que la presbytie ?
Chez les individus jeunes, c’est le cristallin qui donne à l’œil son pouvoir d’accommodation, c’est-à-dire sa capacité à ajuster la vision en fonction de la distance d’observation. C’est la structure souple et déformable de cette lentille naturelle qui rend ce phénomène possible, de façon réflexe, sous l’action du muscle ciliaire. Quand l’objet à observer est proche, le cristallin se bombe. A l’inverse, il s’aplatit quand il s’agit d’assurer une vision lointaine. Mais, avec le temps, le cristallin perd sa souplesse initiale et l’accommodation ne se fait plus correctement, notamment de près.
C’est la presbytie, dont les premiers effets se font classiquement ressentir aux alentours de 45 ans. Il s’agit d’une affection qui touche une part importante de la population, environ 40% des Français.
Elle peut être prise en charge médicalement, par le port de verres correcteurs mais aussi chirurgicalement, soit en effectuant une intervention au laser soit par la pose d’implants adaptés.
Causes de la presbytie
Le cristallin est composé de fibres de collagène. Elles peuvent normalement translater les unes par rapport aux autres, sous l’effet de la contraction du muscle ciliaire, auquel le cristallin est relié via de petites structures fibreuses, les zonules de Zinn. Cependant, comme le reste de l’organisme, le cristallin vieillit. Des changements interviennent alors au niveau de l’arrangement des fibres de collagènes qui le constituent. La capacité de déformation du cristallin commence alors à diminuer progressivement, même si le muscle ciliaire continue à fonctionner normalement. Cette évolution est inéluctable et il n’existe aucun traitement préventif.
Plus rarement, la presbytie est due à certains traitements médicaux qui affectent les contractions du muscle ciliaire. C’est notamment le cas de certains neuroleptiques, morphiniques ou antidépresseurs.
Symptômes de la presbytie
De façon générale, c’est une difficulté de plus en plus importante à voir de près qui caractérise la presbytie. Les individus qui en sont atteints doivent tendre les bras davantage pour lire ou consulter l’écran de leur téléphone portable.
Cependant, en fonction de leur éventuel défaut de vision préexistant, les patients ne ressentent pas tous la presbytie avec la même intensité. Ainsi, les myopes, qui voient mal de loin mais bien de près, la perçoivent plus tardivement, car elle est compensée par la myopie. A l’inverse, les hypermétropes vivent souvent plus difficilement l’apparition de la presbytie. Dans leur cas, outre la vision proche, une dégradation relativement soudaine de la vision lointaine est aussi souvent observée.
Diagnostic et examens
Le diagnostic de la presbytie est relativement simple. L’ophtalmologiste interroge le patient sur les symptômes rencontrés (céphalées, difficultés à voir de près…) et réalise un test d’acuité visuelle qui permet d’évaluer la capacité d’accommodation de l’œil.
Presbytie : traitement
L’évolution de la presbytie doit être suivie de manière régulière. Ainsi, il est conseillé de consulter un ophtalmologiste tous les 5 ans avant 45 ans, puis tous les 2 ans environ au-delà. Quand le handicap induit au quotidien devient trop important, le médecin doit alors conseiller le patient sur le mode de prise en charge le plus adapté à son cas. Pour certains, l’aspect financier constitue aussi un facteur de choix puisque seuls les verres correcteurs sont remboursés par l’Assurance Maladie, à l’inverse des traitements chirurgicaux.
Quelle évolution sans traitement ?
Les premiers signes de la presbytie sont classiquement ressentis vers 45 ans. Elle évolue ensuite progressivement pour se stabiliser au milieu de la soixantaine. Le degré de presbytie est lié à l’âge du sujet. Elle se situe aux alentours de +1,5 dioptrie (D) vers 45 ans et augmente ensuite d’environ +0,5 D tous les 5 ans. En d’autres termes, la distance à laquelle l’œil voit net augmente au fil du temps : 10 centimètres à 20 ans, 50 cm à 50 ans et en moyenne 2 mètres à 70 ans.
Traitement médical
Le port de verres correcteurs constitue un mode de prise en charge simple de la presbytie. Il nécessite cependant un suivi régulier et des ajustements de correction fréquents, puisqu’il s’agit d’un trouble de la vision évolutif. Pour les lunettes, selon les cas, il peut s’agir de verres unifocaux qui corrigent uniquement la vision proche, bifocaux (« double foyer ») pour voir de près comme de loin ou progressifs, qui permettent une bonne vision à toutes les distances. La correction par lentilles peut elle aussi se faire de différentes manières. La solution de « monovision » est l’une d’entre elles, lorsqu’un œil est corrigé pour la vision proche et l’autre pour la vision lointaine. Il existe aussi des lentilles multifocales.
Traitement chirurgical
La chirurgie ophtalmologique au laser (Presbylasik ou PKR) offre aujourd’hui une option de choix dans le traitement de la presbytie et des troubles de la vision associés. Elle consiste à intervenir sur la cornée, autre lentille naturelle de l’œil située en avant du cristallin. Le principe peut alors être de créer sur chaque œil une zone dédiée à la vision proche et une autre pour la vision lointaine. Dans d’autres cas, les 2 yeux ne sont pas traités de façon identique, chacun d’entre eux assurant la vision à des distances différentes.
La pose d’implants représente une autre voie de prise en charge chirurgicale de la presbytie. Il peut s’agir de lentilles artificielles placées entre l’iris et le cristallin (implants Phake) ou d’implants insérés à la place du cristallin après son extraction. Cette dernière option est notamment conseillée quand le patient souffre en parallèle de cataracte.
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Cette page a été rédigée par le Docteur Camille Rambaud, ophtalmologue à Paris et spécialiste de la chirurgie réfractive.
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