Il existe aujourd’hui différentes techniques de chirurgie réfractive pour prendre en charge la presbytie. Et, le choix du protocole pour chaque patient dépend de nombreux facteurs : aucune technique ne peut être présentée comme universellement la meilleure. Par ailleurs, les chiffres montrent que, quelle que soit la méthode de traitement utilisée, les risques à se faire opérer de la presbytie sont extrêmement faibles à condition que l’indication soit bien posée et que le geste soit pratiqué dans un cadre médical rigoureux.
Correction de la presbytie au laser
Quand il s’agit de se faire opérer de la presbytie, l’âge constitue un critère de choix important pour le protocole opératoire à mettre en œuvre. Ainsi, chez les individus jeunes (c’est-à-dire éloignés de l’âge de la cataracte) les techniques laser sont privilégiées. Il s’agit principalement du Lasik et du Presbylasik qui ont pour principe de remodeler la cornée de chaque œil par photoablation au laser Excimer.
Le Lasik est généralement utilisé pour mettre en place une monovision, c’est-à-dire qu’un œil est dédié à la vue de loin, et l’autre à celle de près. Pour sa part, le Presbylasik se base sur la mise en place d’une multifocalité cornéenne bilatérale : les deux yeux sont traités pour permettre à chacun de bien voir à toutes les distances.
Efficaces et indolores, ces techniques sont néanmoins contre-indiquées chez certains sujets, en particulier ceux dotés d’une cornée trop fine ou bien dont les activités induisent un risque conséquent de choc oculaire.
Le remplacement du cristallin pour corriger la presbytie
Chez les patients plus âgés, proches de l’âge de la cataracte ou déjà atteints de cette affection, la meilleure option pour corriger la presbytie est d’extraire le cristallin opacifié et de le remplacer par un implant doté du pouvoir correcteur adapté. Cela permet de faire d’une pierre deux coups, en rendant à l’œil sa transparence tout en corrigeant la presbytie.
Ce protocole opératoire est aussi envisageable chez certains sujets qui, bien qu’encore jeunes, présentent une contre-indication à toute forme de chirurgie laser. Dans ce cas, on parle alors de « chirurgie sur cristallin clair » ou « Prelex ».
Opération de la presbytie : un résultat définitif ?
Sans parler de risque pour la santé du patient, une chose est vraie : opérer la presbytie avant 60 ou 65 ans ne peut pas donner un résultat définitivement stable dans le temps. En effet, c’est une affection évolutive, qui progresse de 45 ans environ à 65. Ainsi, quelle que soit la technique opératoire, les patients jeunes doivent s’attendre à ce que leur vue se dégrade dans les années qui suivent l’opération. Néanmoins, s’ils le souhaitent et une fois leur presbytie stabilisée, ils peuvent de nouveau être opérés pour, cette fois, obtenir un résultat définitif.
Quels sont les risques associés à la chirurgie de la presbytie ?
Le traitement chirurgical de la presbytie n’est pas risqué. Bien sûr, comme pour toute chirurgie, des complications sont possibles en théorie, mais elles sont rarissimes et correspondent à celles spécifiquement liées à la méthode utilisée, sans lien avec la nature du trouble visuel à corriger, presbytie ou autre. Et, comme le prouvent tous les chiffres disponibles, se faire opérer au laser ou par remplacement du cristallin est sûr. Par exemple, d’après une étude récente (Barry et al., Journal of Cataract and Refractive Surgery, 2020 ; European Society of Cataract and Refractive Surgeons, Guidelines, 2023), le pourcentage d’infections oculaires graves après remplacement du cristallin est de l’ordre de 0,02 à 0,05 %.
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